Se dépasser, s’émouvoir et s’épanouir sont les sensations que nous sommes venus chercher.
Lac de Barroude
par la hourquette de ChermentasDe Saint-Lary
vers les estivesNotre excursion commence à Saint-Lary en prenant la route menant vers l’Espagne par le tunnel d’Aragnouet-Bielsa. Après avoir tourné a droite (D 118) en direction de la station de ski Piau-Engaly, nous garons notre voiture au fond du parking numéro 1 menant à l’entrée de la vallée du Badet. Tente, gaz, sac de couchage, vêtements et nourritures pour 2 jours, nous entamons la montée par le chemin menant au lac du Badet.
Après 40 minutes de montée plutôt facile, nous nous arrêtons devant un spectacle peu commun. Une vache vient de mettre bas d’un petit veau qui ne tient pas encore sur ses pattes. Par l’odeur alléchée ce sont 1, 2, 3… 20 vautours qui arrivent sur les lieux pour se délecter de la délivrance de la vache et peut-être d’un petit veau tout frêle. Combat épique entre un mastodonte d’environ 600 kilos, maître des estives et de rapaces d’environ 8 kilos, maîtres des airs et du ciel. Aidée par une autre vache la scène durera 45 minutes le temps que le petit se tienne debout et prenne sa première tétée.
Remis de nos émotions, nous continuons jusqu’au lac du Badet où l’eau bleu émeraude reflète la montagne environnante. « Cela mérite bien une pause! »
La sérénité et le calme reposant des laquettes.
Deux heures plus tard, nous arrivons à la Hourquette de Chermentas culminant à 2 439 mètres et bordée par le Pic de la Gela et les crêtes environnantes. Un gâteau vite avalé et un peu d’eau fraîche, nous voici déjà repartis dans la vallée de la Géla. Un sentier zigzague le long de l’aplomb des falaises. Il nous permet d’être à l’ombre pendant 1 heure car il fait très chaud ! (≤30°C).
Déambulant à travers un chaos de blocs rocheux, des sifflements stridents se font entendre. Au vu de la température, il est normal de rencontrer quelques marmottes qui se reposent au frais.
Longeant la montagne nous arrivons au croisement des chemins, l’un menant au lac de Barroude, l’autre descendant dans la vallée. Nous débouchons directement sur le lac dans le Parc National des Pyrénées, réserve naturelle. Le site est idyllique et invite au bivouac qui est toléré de 19h à 9h du matin. Nous aurons le temps de pêcher !
La canne à pêche est montée et c’est au premier lancer de cuillère que ça mord ; une truite fario de 20 cm qui avait sûrement faim… sitôt attrapée, sitôt remise à l’eau.
Fin de journée ; les organismes sont fatigués par de toutes ces aventures et la marche. Nous regardons le spectacle féerique des nuages léchant les sommets de Troumouse dans un soleil couchant.
Au petit matin (6H) une douce mélopée nous réveille. Ce sont les clarines des « oueilles ». Pour ceux qui ne connaissent pas les « oueilles » ce sont des bêtes qui sont douces comme des agneaux et dont on raffole en gigot. N’oublions pas que ces brebis sont chez elles, sur ces estives et permettent d’entretenir les prairies… Nous les en remercions!!
Revenons à nos moutons… A l’ouverture de la tente, nous découvrons un océan de nuages dans la vallée. Ils bouillonnent comme la mer, dont les vagues se fracassent sur les parois rocheuses. Devant ce spectacle chacun de nous s’accorde à dire que cela vaut bien la peine de se lever.
Abandonnant ce paradis, nous redescendons par la vallée de la Géla en suivant la cascade et ses eaux tumultueuses. Tout au long de la descente, nous nous arrêtons par-ci, par là pour admirer et photographier ces fleurs qui remplissent nos cœurs de couleurs.